IN2P3 50 ANS DE PHYSIQUE

À l'Institut du radium de Paris, Marie Curie dirige le laboratoire installé dans le pavillon Curie, dédié aux recherches en physique-chimie. Claudius Regaud dirige le laboratoire de radiophysiologie, situé dans le pavillon Pasteur juste derrière.

L’institut du radium prévoit la création de la Fondation Curie. Celle-ci, reconnue d’utilité publique, peut recevoir des dons de mécènes pour financer la recherche de l’Institut et le développement d’activités thérapeutiques.

Irène Joliot-Curie, récipiendaire avec son mari Frédéric Joliot-Curie du prix Nobel de chimie 1935, prend la direction du laboratoire Curie, jusqu’à sa mort en mars 1956.

Frédéric Joliot-Curie succède à son épouse et collaboratrice à la direction du laboratoire Curie. Il assure cette fonction jusqu’à son propre décès, en août 1958.

Jean Teillac, qui succède aux Joliot-Curie à la tête du laboratoire Curie, laisse libres les salles des directeurs au rez-de-chaussée du pavillon Curie et s’installe dans les nouveaux locaux d’Orsay (auprès du laboratoire "Joliot-Curie", devenu en 1966 "Institut de Physique Nucléaire"). Il favorise ainsi une première étape de « patrimonialisation » du site par la famille et les amis des Joliot-Curie.

L'association AJC (Association Joliot-Curie) se constitue grâce à un groupe de parents, amis et anciens collaborateurs des Joliot-Curie, initiant le regroupement d’objets patrimoniaux et de ressources historiques qui témoignent de leurs travaux. Une partie de la collection prend place au rez-de-chaussée du pavillon Curie.

Dès la première assemblée générale de l'AJC en mai 1959, la création d’un « Musée des Joliot-Curie » est envisagée. À la fin de cette même année, l’association entrevoit l'aménagement des lieux avec une distinction entre lieux historiques et lieu d’exposition, préfigurant ainsi l’organisation de l’actuel Musée Curie.

L’Institut du radium accueille une exposition qui inaugure un espace muséal visité sur rendez-vous par un entourage restreint. Le bureau ainsi que le laboratoire de chimie des directrices et directeurs du Laboratoire Curie, conservés en l’état, deviennent les « pièces historiques ». L’ancien laboratoire de physique est aussi intégré à l’espace d’exposition mettant en valeur les travaux des Joliot-Curie au travers d’archives, d’objets et instruments que le couple de savants ou leurs proches collaborateurs ont utilisés. La collection est complétée par une vitrine qui met en valeur la méthode de mesure de la radioactivité mise au point par Marie et Pierre Curie et utilisée jusqu’aux années 50 au laboratoire Curie.

Ève Curie-Labouisse, seconde fille de Marie et Pierre Curie, décide de trier les archives de ses parents : les documents personnels et une partie des archives scientifiques des Curie sont donnés à la Bibliothèque nationale de France (BnF) en 1967, tandis que les documents scientifiques postérieurs à 1914, relatifs à l’Institut du radium, sont conservés in situ dans l’ancien laboratoire. Afin de classer ces archives et documents, et à la demande de l'AJC, le CNRS détache un de ses agents, Mme Monique Bordry.

Le regroupement, en un seul organisme, de la Fondation Curie et de l’Institut du radium de Paris, ce dernier étant jusqu’à lors rattaché à l’Université de Paris, est soutenu par le ministère et le rectorat. La création de la « Fondation Curie- Institut du radium » est approuvée par décret.

L’adoption des statuts de la « Fondation Curie- Institut du radium » permet la restructuration de l’institution et lui donne un nouveau nom : Institut Curie

Au fil des décennies, un regain d'intérêt pour les travaux de Marie et Pierre Curie accroît la demande de visites de l’ancien laboratoire Curie de l’Institut du radium parisien. Une décontamination du laboratoire de chimie est nécessaire. De nombreux objets et meubles qui présentent une contamination aux substances radioactives trop importantes sont mis à la benne et remplacés. La reconstitution des lieux est rendue possible grâce aux archives photographiques, récréant l’ambiance d’origine du laboratoire de chimie.

Le CNRS recrute un agent supplémentaire pour contribuer au classement et à la communication des archives et recevoir davantage de groupes de visiteurs sur rendez-vous. Le public se diversifie et se compose à la fois de scientifiques, de chercheurs, de personnalités de passage, d’étudiants mais également, du « grand public » qui peut désormais visiter les lieux, à partir de 1992.

L’image du musée fondée initialement sur le couple de savants Joliot-Curie glisse progressivement sur celui des Curie. Afin d’élargir ses missions à la mémoire de Marie et Pierre Curie, l’association AJC change ses statuts et son nom. En 1993, elle devient l’Association Curie et Joliot-Curie (ACJC) et vise à "faire connaître la vie et l’œuvre de Pierre et de Marie Curie, de Frédéric et d’Irène Joliot-Curie, afin d’en perpétuer la mémoire, de contribuer à la préservation et à la mise en valeur de leurs écrits, de leurs travaux et de tout document ou objet les concernant". Les thématiques présentées dans l'espace muséal au rez-de-chaussée du pavillon Curie s’enrichissent pour approcher l’histoire sociale et culturelle des sciences.

L’acte officiel de 1994 entre le CNRS et l’Institut Curie créé l’unité mixte « Musée et archives de l'institut du radium Pierre et Marie Curie, Frédéric et Irène Joliot ». Le Musée Curie, d’après les souvenirs de sa première directrice Monique Bordry, tire son nom de l’appellation spontanée donnée à cet espace d’exposition par ses visiteurs dès les années 80. Son nouveau statut d’unité mixte de service lui permet de se différencier progressivement de l’Association Curie et Joliot-Curie (ACJC).

Le flux de visiteurs au musée grandit après divers événements commémoratifs, notamment l’entrée au Panthéon de Marie et Pierre Curie en 1995. En conséquence, des travaux pour une première rénovation sont engagés en 1996. L'espace d'exposition est agrandi et réorganisé, l’amphithéâtre où Marie Curie enseignait est aussi rénové.

En 1997, l'équipe du Musée Curie se renforce et se structure. Un 3e poste est affecté par le CNRS pour prendre en charge la gestion des fonds photographiques déposés par la famille à l’ACJC. Par ses réalisations, le musée Curie confirme son intégration dans la communauté des professionnels du patrimoine et des musées.

L’exposition Les rayons de la vie est présentée par l’Institut Curie au Muséum d’histoire naturelle de Paris de septembre à décembre 1998. Cette exposition et l’ouvrage éponyme publié à cette occasion, s’attachent à montrer l'usage des rayonnements en médecine, notamment leur action pour traiter les cancers. Le concours de Monique Bordry et Soraya Boudia à la conception muséographique de l’exposition suscite l'enrichissement des collections du Musée Curie, avec quelques appareils médicaux. Une partie de l’espace muséal est alors dédiée à l’histoire des premières utilisations thérapeutiques des rayonnements au dispensaire et au premier hôpital de la Fondation Curie.

Le film Marie Curie, au-delà du mythe, coproduction Arte, CNRS Images et Musée Curie est récompensé au Festival International du film scientifique Pariscience.

Un nouveau projet préfigurant le musée actuel est réalisé grâce au legs d'un million de dollars d’Eve Curie-Labouisse après son décès en 2007. Des travaux d’assainissement sont suivis d’une rénovation complète des locaux. L’espace d’exposition est agrandi et réorganisé, complétant la modernisation de l’amphithéâtre où Marie Curie enseignait.

Après trois années de chantier pour l’assainissement et la complète rénovation du site, le Musée Curie reçoit la visite de François Hollande, nouvellement élu Président de la République. Une cérémonie à la mémoire de Marie Curie se déroule dans le petit jardin de l'ancien Institut du radium, en présence des petits-enfants de Marie et Pierre Curie.

Le musée ouvre ses portes au public en 2012. Les collections sont présentées dans un espace redessiné par l’architecte Philippe de Potestad. L’espace est aménagé selon quatre thématiques • la famille aux cinq prix Nobel • le radium • le laboratoire Curie • la Fondation Curie pour soigner les cancers

Le Musée Curie est labellisé Maisons des Illustres par le Ministère de la Culture et de la Communication.

L’artiste C215, graffeur et pochoiriste, réalise des portraits sur la façade du pavillon Curie et dans le jardin de l’Institut Curie. L'exposition permanente Radium 215 en extérieur est visible par les passants et les visiteurs.

À l'occasion du 150e anniversaire de la naissance de Marie Curie, la Société Européenne de Physique distingue le Musée Curie en lui décernant un "EPS Historic Sites Award".

Le Musée Curie assure le commissariat de l’exposition Marie Curie, une femme au Panthéon, présentée en partenariat avec l'Institut Curie et le Centre des monuments nationaux.

Le Premier Ministre Edouard Philippe choisit le Musée Curie pour tenir le Comité interministériel aux droits des femmes et à l’égalité des femmes et des hommes.

Le Musée Curie atteint les 20000 visiteurs à l'année, son record depuis sa réouverture en 2012.

Le Musée Curie participe activement aux événements et productions réalisés à l'occasion des anniversaires de ses organismes de tutuelle : les 100 ans de la Fondation Curie et les 50 ans du CNRS-IN2P3.