À l’été 1989, les premières collisions électron-positron autour de 90 GeV sont effectuées par le LEP, le nouvel accélérateur gigantesque du CERN et ses 27km de circonférence. Les quatre expériences ALEPH, DELPHI, L3 et OPAL observent rapidement les premiers bosons Z0 produits. À la fin de l’année, chacune d’entre elles avait enregistré plus de 30000 Z?. Au moment de l’inauguration officielle du LEP en novembre, l’un des résultats les plus importants apporté par cette nouvelle machine est déjà tombé, grâce à l’étude des désintégrations des bosons Z0: il n’existe que trois types de neutrinos légers, et donc trois familles de fermions.
À partir de 1995, l’énergie de la machine est progressivement accrue par l’ajout de cavités accélératrices: 140 GeV en 1995, 161 GeV en juin 1996 ce qui permet de produire des paires de bosons W, puis jusqu’à 209 GeV en mai 2000, période durant laquelle chaque GeV compte dans l’espoir de trouver le boson de Higgs. Cette quête restera infructueuse au LEP, néammoins ses expériences ont eu une moisson de résultats impressionnante, qu’il s’agisse des études de précision du secteur électrofaible, de l’étude des hadrons beaux (avec un quark b) ou de l’exploration pour la recherche d’une nouvelle physique.
Environ 150 physiciens et physiciennes de l’IN2P3 ont participé à cette aventure, pour l’essentiel sur les expériences ALEPH (LAPP Annecy, LPC Clermont, CPPM Marseille, LAL Orsay, X Palaiseau) et DELPHI (ISN Grenoble, IPNL Lyon, CPPM Marseille, LAL Orsay, LPNHE Paris, CdF Paris, CRN Strasbourg), ainsi qu’à L3 (LAPP Annecy, IPNL Lyon).