La révolution du RFQ

A la fin des années 70, à l’IPN Orsay, Joël Arianer et André Cabrespine mettaient également au point un autre type de source innovante, CRYEBIS, permettant d’ioniser complètement des éléments tels que l’Argon. Cette source pulsée, utilisant un faisceau d’électrons très intense pour ioniser les ions ainsi qu’un solénoïde supraconducteur pour les confiner, était une des premières sources supraconductrices au monde. Elle fut installée au LNS pour produire des faisceaux d’ions lourds à des énergies relativistes. Toutefois, les performances de SATURNE-II demeurant relativement modestes, il fut rapidement décidé d’en remplacer le linac injecteur, élément limitant tant en intensité que pour l’accélération des ions très lourds.
Après des premières études en collaboration avec le laboratoire de Los Alamos, les équipes du LNS, sous l’impulsion de Michel Olivier, se lancent alors en 1980 dans la construction d’une cavité pré-accélératrice révolutionnaire (un RFQ) permettant de pré-accélérer les faisceaux issus de la source avec un rendement exceptionnel. Après seulement 4 ans de développements, le RFQ sera mis en service avec grand succès en 1984, atteignant 90% de transmission conformément aux prévisions. SATURNE-II sera ainsi la première machine dans le monde occidental à utiliser un RFQ comme injecteur, après ceux construits par les inventeurs du concept (les russes Kapchinsky et Teplyakov) au cours des années 70.

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