Dans les années 60, le Centre de recherche nucléaire de Strasbourg était, avec l’IPN Orsay, l’autre laboratoire phare dans l’étude de la structure nucléaire grâce à ses accélérateurs électrostatiques de diverses énergies. Le dernier acquis, en 1971, était un Van de Graaff Tandem de 13 MV dont la tension maximale fut portée à 16 MV grâce à la solide compétence technique développée par les équipes du laboratoire.
L’idée de base, une meilleure distribution du champ électrique grâce à des électrodes disposées judicieusement, fut incorporée dans le projet de l’accélérateur électrostatique le plus puissant au monde, le Vivitron, d’une tension maximale de 35 millions de volts – en principe. Les prouesses techniques étaient prometteuses, les dimensions impressionnantes : longueur de tank de 50 mètres, diamètre au centre du tank de 8,50 mètres, 60 tonnes de SF6. La courroie de charge avait une longueur de 100 mètres et allait d’un bout à l’autre du tank. La construction est lancée en 1984, sous la direction de Michel Letournel, et en 1994, le Vivitron était inauguré.
En 1996, le fonctionnement est fiable à 18 MV mais la tension maximale n’atteindra in fine que 25 MV (comme dans les projets similaires aux États-Unis et en Grande-Bretagne). L’exploitation du Vivitron prendra rapidement fin dès 2003.