L’un des plus anciens accélérateurs de particules au monde se trouvait à Strasbourg. Il était de type Cockcroft-Walton, du nom de ses inventeurs qui avaient mis au point le premier prototype de cette étrange machine en 1932 et qui obtiendront le prix Nobel en 1951. Installé par la société Philipps à la demande des allemands en 1944, il ne fut alors utilisé que quelques dizaines d’heures, entre deux bombardements, pour la production d’isotopes à des fins d’expérimentation médicale. Remis en service à la fin des années 40, il sera le germe du Centre de Recherche Nucléaire (CRN) de Strasbourg (futur IPHC), qui ouvrira en 1959.
Les Cockcroft-Walton, dont quelques autres exemplaires seront construits en France (comme à Lyon), s’avèreront cependant rapidement limités en termes de tension (autour du MV), du fait des claquages électriques générés par la structure. Cette limitation sera repoussée jusqu’à la dizaine de MV grâce au développement des accélérateurs électrostatiques de type Van de Graaf, qui utilisent une courroie isolante pour transporter la charge vers le terminal haute-tension ainsi qu’un tube accélérateur rempli de gaz comprimé isolant. Les Van de Graaf, commercialisés par la société HVEC à partir de 1947, vont supplanter les Cockroft-Walton et rapidement fleurir dans les laboratoires Français dès les années 50.