A la création de l’IN2P3, les physiciens nucléaires Français disposent d’un parc impressionnant d’accélérateurs, qui s’est développé de manière quelque peu anarchique, mais qui leur permet de jouer un rôle de pionniers dans le domaine. Au-delà des trois machines principales d’Orsay et Grenoble, plusieurs machines d’énergie moindre sont également disponibles dans les laboratoires de l’institut, comme les Van de Graaf 4MV de l’IPN Orsay (1960 – 1972), du CRN Strasbourg (1962 – 2001), de l’IPN Lyon (1968 – 2020, celui d’ANAFIRE), ou encore le séparateur d’isotopes SIDONIE du CSNSM Orsay (depuis 1967, toujours opérationnel au sein de la plateforme SCALP).
Un autre 4MV s’installera également au CEN Bordeaux en 1973 pour compléter l’ensemble. Mais ce parc impressionnant va encore s’étendre avec l’achat à la société HVEC de 2 Tandem 13MV qui repoussent les limites des accélérateurs électrostatiques en permettant d’accélérer des ions lourds jusqu’à la masse A=40 et à des énergies de 5MeV/nucléon : l’un à Strasbourg, l’autre à Orsay, avec des premiers faisceaux en 1971 et 1973 respectivement. Celui de l’IPN, qui incitera les équipes du bêtatron d’Ivry à rejoindre Orsay en 1972, est toujours aujourd’hui opérationnel au sein de la plateforme ALTO.