En 1992 débute la construction de NOMAD au SPS (CERN), un détecteur constitué de chambres à dérive, détecteur de rayonnement de transition et calorimètre électromagnétique installés dans l’ancien aimant de l’expérience UA1. L’idée était de chercher les oscillations de neutrinos nu_mu vers nu_tau qui à l’époque semblaient pouvoir expliquer la masse manquante de l’univers. L’expérience était conçue pour séparer cinématiquement (en moyenne) les interactions provenant de nu_mu de celles qui résulteraient de nu_tau après oscillation.
Le détecteur était conçu pour jouer le rôle d’une « chambre à bulles électronique » c’est-à-dire avoir une masse suffisante (> 1 tonne) dans un grand volume pour pouvoir suivre la trajectoire des particules dans l’interaction des neutrinos. NOMAD, bien qu’infructueuse pour prouver les oscillations, a tout de même permis de valider la technique expérimentale.