A DESY (Hambourg) le premier collisionneur électron-proton produit ses premiers événements de diffusion profondément inélastique. Ce processus avait permis à la fin des années 1960 à SLAC de découvrir la sous-structure des protons et des neutrons, composé de quarks et de gluons. Alors que ces études étaient menées habituellement grâce à des expériences ou un faisceau d’électrons frappe une cible fixe, les expériences de HERA (H1 et ZEUS) étudiaient ces interactions dans des collisions asymétriques d’un faisceau d’électrons de 27.5 GeV sur un faisceau de protons de 920 GeV. Des équipes françaises participaient à l’expérience H1, notamment à la construction du calorimètre à argon liquide. HERA a été un des premiers accélérateurs à utiliser des aimants supraconducteurs à grande échelle. On parle encore aujourd’hui du « Modèle HERA », car c’était le premier accélérateur construit non pas par le laboratoire hôte seulement, mais avec une participation internationale de l’ordre de 20%, principalement en nature. La France a fait une contribution importante avec la construction par Alsthom de la moitié des presque 250 quadrupôles supraconducteurs selon un design du CEA-Saclay. Durant ses presque 20 ans de fonctionnement, HERA a fourni des mesures de haute précision de la structure du proton, et les paramétrisations des densités des quarks et des gluons du proton sont aujourd’hui indispensable pour comprendre les données du LHC.