A la fin des années 80, alors que le Stanford Linear Collider de 50 GeV était mis en service, les grands laboratoires internationaux (CERN, DESY, KEK, SLAC) commencèrent à explorer la faisabilité d’un collisionneur linéaire électron-positon de très haute énergie, seule option raisonnablement concevable pour atteindre l’échelle du TeV (du fait de la limitation des anneaux par le rayonnement synchrotron).
L’IN2P3 n’était pas en reste et, en complément de la R&D menée par le GECS, lançait un programme dédié au LAL : R&D sur les structures accélératrices en cuivre à très forts gradients (80MV/m obtenus sur des cavités 3 GHz en 1991), R&D sur les photo-cathodes déclenchées par laser pour le développement de sources d’électrons très intenses et ultra-brèves (projet lasertron puis expérience CANDELA), R&D sur les faisceaux de dimensions sub-microniques au point d’interaction (participation à la collaboraton FFTB à SLAC), ou encore R&D sur les sources de positons par effet de canalisation d’un faisceau d’électrons dans un cristal.
Lorsqu’en 1992, DESY lance le projet TTF, destiné à tester les principaux composants de son nouveau concept de collisioneur TESLA (TeV Energy Superconducting Linear Accelerator), le LAL, l’IPN et le CEA rejoignent aussitôt la collaboration internationale et s’associent début 1993 pour étudier et construire l’injecteur. Après le test des différents composants à Orsay et Saclay, l’injecteur de TTF sera installé en 1996 à DESY et produira ses premiers faisceaux début 1997.